IWC Ingénieur 1955

Cela fait quelques temps, j’avais repéré chez un marchand italien une superbe International Watch Company, modèle Ingénieur, référence 666A, la première version, celle produite entre 1955et 1958… Je connaissais ce vendeur pour avoir déjà traité avec lui, je lui avais acheté il y a quelques années une Vertex dirty Dozen (voir dans la rubrique montre militaires : One Vertex Dirty Dozen ! First step on twelve ?)

Mon problème majeur étant que je n’avais pas du tout l’argent pour l’acheter, je la reluquais sur écran en me disant qu’une montre comme ça, belle et rare, serait rudement bien à mon poignet…  

Puis est née dans mon esprit (tordu    ) l’idée de l’échange : la montre qui correspondait à peu près au tarif était ma Rolex Explorer 1, assez récemment achetée… En fait j’ai acheté la Rolex moins chère que le tarif affiché de L’IWC. Mais entre les augmentations délirantes tout à fait injustifiés des Rolex, et un tarif affiché toujours un peu négociable    … Bref, nous nous sommes entendus !

Certain penserons que je suis fou d’avoir fait ça, mais non, bien sûr que non : Demain, j’achète une autre Rolex Explorer 1, il y en a plus de 650 à vendre sur Chrono24… Il suffit d’avoir le budget, même pas drôle…
Mais des IWC Ingénieur ref 666A calibre 852, il n’y en a que 6… 100 fois moins ! Et là pour en avoir une belle, d’origine, tu as beau avoir le budget, ça ne change rien !

En fait l’échange m’arrangeait car j’obtiens une montre rare pour un tarif raisonnable, et le vendeur lui se sépare d’une montre plus longue à vendre et pourra revendre rapidement la Rolex, faisant tourner son affaire ! Nos deux logiques ne sont pas les mêmes mais elles ont été symbiotiques !  

Enfin bref, le pourquoi du comment, c’est une chose, voici la belle :







C’est une montre aux dimensions tout à fait actuelles : Ø36.5mm, Ø d’ouverture de 32mm, entrecorne en 18mm, hauteur totale de 44.5, épaisseur hors tout de 13.2mm et un peu plus de 10mm sans le plexi. C’est donc une montre assez épaisse pour une simple 3 aiguilles, proche d’un chrono… La rançon du double emboîtage de fer doux/acier inox qui garantit la résistance magnétique.



C’est donc le premier modèle d’IWC Ingénieur, avec tous ses codes typique : elle n’a pas de date, elle a le premier calibre à système Pellaton et spiral Breguet, le 852. Et petit détail subtil, il s’agit du cadran avec les deux points tritium à midi qui sont séparés par un point central…
C’est le genre de détails que les amateurs de Rolex aiment sur leurs montres : des minuscules et spécifiques détails sur le cadran, sur la police de caractère ou la position de tel ou tel éléments… Cela existe aussi dans d’autres marques !



Les parties au tritium (points et aiguilles) de cette montre sont peut être au radium, il semble que les tout premiers modèles en ait été équipés… Par ailleurs les index ne sont pas en or sur cette version, ils ont une couleur cuivrée assez nette, peut être à l’origine un plaquage or rose ? Je ne sais pas, mais avec son cadran coquille d’œuf clair, c’est chouette !



Le tritium (ou le radium ?) est encore bien visible après excitation à la lumière bleue, bien sur ça ne dure plus vraiment que quelques minutes...



Le numéro de série qui est gravé entre les cornes à 6h00 ne concerne que les versions aux calibres 852, 8521, 853, 8531, c’est-à-dire entre 1955 et 1967.



La couronne avec son logo de poisson, symbole de l’étanchéité de la montre, initialement donnée pour 10ATM, soit 100m, ce qui est pas mal pour une couronne non visée…



Le fond (vissé lui) a peu de littérature (la marque en toute lettre et le logo rond). Le boitier est en acier Staybrite, qui est la marque des aciers que l’on retrouve fréquemment sur les boîtiers de montres. L’acier utilisé est un Inox particulier à 0.05% de carbone, 12.5% de chrome et 12.5% de nickel. Un acier apprécié pour sa meilleure emboutabilité, et une bonne faculté au polissage.



Le second fond, qui est fer doux, est l’une des trois parties de la montre qui donnent sa protection aux champs magnétiques à la montre (les deux autres sont le cadran et un anneau qui enserre le mouvement) :



La résistance aux champs magnétiques est efficace jusqu’à 1000 Gauss… Ça ne vous rappelle pas une certaine Rolex ? Née à la même époque, en 1956 exactement, et résistante… à la même valeur de Gauss !

Le schéma :

Crédit image : http://www.frizzellweb.com/larry/ingenieur/IngenieurBrochure.htm

Le sublime calibre au remontage si particulier, dans les deux sens de rotation de la masse oscillante, spiral Breguet, raquette de réglage micrométrique…  





Il y a eu deux prédécesseurs au calibre 852 : en 1950, le premier ''Pellaton'' est le calibre 81 (petite seconde à 6h00) et le second, le calibre 85 (seconde centrale et spiral plat).

Le post (excellent bien sûr    ), sur mon IWC plus habillée, ou vous pourrez voir le calibre 853 (donc le quatrième de la génération !) :
https://passion51.forumgratuit.org/t2889-iwc-automatic-systeme-pellaton

Concrètement je ne connais pas les différences entre les 852 et les 853. Il doit y avoir des modifications, en vue de fiabiliser le mouvement.

Photos de sœurs de sang :
IWC automatic calibre 853 de 1960 et IWC Ingénieur calibre 852 de 1955 :





Et photos de sœurs de cœur :
IWC Ingénieur calibre 852 de 1955 et Certina DS calibre 25-45 de 1959 :





La protection de l’IWC est plus axée sur le magnétisme, celle de la Certina sur les chocs, mais ce sont deux montres techniques et emblématique d’une époque de progrès et de grande vitalité !

Le post de la Certina pour mémoire (qui est excellent également     ) :
https://passion51.forumgratuit.org/t3062-certina-ds-1959

Et pour conclure, en situation, elle claque quand même bien !  







Une montre intemporelle, classique et sportive, exclusive… Ben c’est Noël avant l’heure !!  






Merci à M. Andréa Marzari de LOROLOGIESE, pour cet accord !

Superbe pièce , pour moi le plus beau modèle des Ingenieurs; un des premiers, sans date,
cadran blanc , doubles indexes écartés a midi.
Aiguilles et index juste avec la patine qu'il faut ; bel achat !!!

Oui, elle a une belle patine ! Mais en fait assez différente que sur mes photos qui amplifient le phénomène... c’est donc plus discret en réalité, tout en étant tout de même présent !
Et aussi, le cadran est différent, le rendu est très fade en photos. En vrai il est plus granuleux, moins mat. Dans une certaine mesure c’est le même effet que sur ma Patek, en moins fort...
Un bon choix !

Quant au rendu, je vois très bien de quoi tu parles et pour cause...

Je ne suis pas fan du tout des IWC modernes, mais là...

Beh là c'est une moderne de soixante ans...

en effet, bien entamée la soixantaine d'ailleurs !

Les IWC modernes ont souvent deux gros défauts à mes yeux : trop grosses au sens propre, et surtout, pour beaucoup de modèles, un calibre ETA (peut être modifié) ce qui est scandaleux vu le tarif de vente...
Il y a du tri a faire et un gros chèque, donc les vintages sont mieux . Et toute vibntage qu'elle soient, elles sont remarquablement précises (enfin les deux que je possède !).

Bon ben du coup elle va se sentir bien seule mon Explo à moi !   .... Mais comme tu le dis très bien, l'horlogerie c'est fait pour se faire plaisir et puis effectivement une Explo ça se trouve facilement !  



Encore une belle trouvaille en tout cas que cette IWC Ingenieur !  Très typée "Calatrava"....ce qui n'est pas pour me déplaire.  

IWC est (ou a été…) une belle marque avec une belle histoire et de belles innovations notamment pour ce qui est des calibres.

Les "Ingenieur" sont une des marques de fabrique de la marque mais les versions actuelles sont …. comme beaucoup de modèles chez eux désormais.

Tu vas avoir des trucs à me montrer !!!  

Belle pièce, innovation technique en son temps, importante marque au niveau horloger par sa production et son positionnement haut de gamme; un cocktail gagnant  

pour le partage!