Sujet Historique, Bidynator : Un système original signé FELSA ( Michel )

Bidynator de " FELSA "

Pourquoi Bidynator? Parce que ce mouvement comportait un remontage automatique total dans les deux sens de marche du rotor.

Cette construction est spécialement à citer car elle apporte un grand nombre de solutions nouvelles. Elle prend une place d'avant-garde et deviendra, grâce à ses carectéristiques techniques, un vrai modèle influançant les nombreuses constructions futures. Il parait indiqué de souligner quelques-uns des éléments originaux de ce calibre :

- Un mouvement rond de dimension maximun par rapport à celui du boîtier avec un rotor semi-circulaire superposé, de dimension équivalente et concentrique du mouvement.

- Un rotor non limité dans ses déplacements et actif dans ses rotations bidirectionnelles.

- Un rotor dont le poids est renforcé à la jante par un métal plus lourd que le laiton ( augmentation de l'effet dynamique ).

- Le rotor est muni d'un verrou placé en son centre permettant de détacher rapidement la masse pour examiner le mouvement.

- Un type d'inversseur à engrenages monté sur bascule afin de récupérer l'énergie développée par le rotor dans les deux sens de rotation. Il y a simplification de commande et élimination des cliquets et de leur ressort.

- La seconde au centre directe garantissant non seulement un meilleur rendement, pas de frein, et aussi l'irréprochable marche de l'aiguille centrale de seconde.

On peut joindre un quantième à guichet et une éventuelle réserve de marche, très demandée au début pour être assuré " de visu " d'un remontage normal.

Une version de ce calibre a aussi été exécuté en 1949 pour une montre-dame. Cette conception de calibre, fruits de longues études, associe, en primeur les avantages d'une véritable montre-bracelet moderne à un mécanisme à remontage automatique silencieux et à haute fiabilité. De nombreux techniciens et constructeurs de manufactures et d'Ebauches S.A., tout en s'inspirant d'une construction déjà très évoluée, vont encore apporter par de nombreux perfectionnements des évolutions apportant des améliorations susceptibles d'être adaptées à tous les types de montres portées en bracelet.

Ce texte est tiré du livre Horamatic, édition limitée à 2000 exemplaires dans le monde ( avec quelques légères modifications personnelles tenant compte du temps présent et quelques termes, expression, rajouts ou supression).

Mouvement Bidynator :

Fabrication 1942
Calibre Felsa
11 lignes 1/2 " cal 692
Rotor, remontage dans les deux sens
Hauteur 5,80 mm.

Crédit photo : jacquesetoile.fr
Le calibre présenté sur la photo est le calibre 690



Crédit photo : Google



Crédit Photo : christophlorenz.de ( calibre 690 )



Avant que me soit posé la question, le calibre 690 n'a pas de dateur, le calibre 692 comporte un dateur.

un beau sujet technique Michel

quelles marques ont utilisé ces mouvements à sa création ?

jlg2 a écrit:un beau sujet technique Michel

quelles marques ont utilisé ces mouvements à sa création ?

Beaucoup Jean-louis car c'était une manufacture de mouvements " Felsa ", tu en as quelques unes de citées sur une des photos que j'ai posté, lesquelles en premier? j'ai beaucoup d'archives sur les manufactures anciennes de mouvements, mais la seule qui me manque c'est justement celle-ci.

J'avais eu une discussion sur un blog avec Joseph Florès historien bien connu des amateurs de montres anciennes où j'avais affirmé que Rolex avait déposé le premier brevet pour un mouvement mécanique à remontage automatique sans buté datant de 1931, calibre 620, celui-ci a confirmé mais a dit cependant que le premier mouvement a être commercialisé se remontant dans les deux sens fut le bidynator, on peut lui faire confiance, donc ce mouvement est célèbre aussi à ce titre et il est très intéressant techniquement, il y a eu d'autres calibres bidynator autres que le 690 et 692, allant de 17 rubis à 25 rubis, les autres calibres automatiques se remontant dans les deux sens existants ensuite notamment les mouvements Eta se sont inspirés de ce mouvement.

j'avais bien noté Michel ,pour les marques sur la photo des mouvements


merci encore

voila un jolie résumé. j'y retrouve tout ce qui m'a fait entrer un bidynator dans ma collection
Quel calibre historique. Il est bourré d'innovations. En plus je le trouve assez esthétique finalement. Et Ses performances sont largement encore d'actualité (fiabilité, précision)

une petite contribution...

Un calibre fort intérréssant tout comme cette revue technique !!! Merci Michel !!!

Le réglage par col de signe est à noter, car souvent plutôt destiné à des modèles généralement plus "huppés". Car avec 17 rubis, ce qui peut paraître juste pour un automatique, le Felsa Bidynator s'en sort déjà plutôt pas mal en précision, même s'il existe effectivement des versions disposant un nombre de rubis supplémentaire.

Egalement, sur le Bydinator employé par Ernest Borel , un réglage de l'avance particulier l'Incastar, déjà vu par ailleurs sur une Fidélius.

voir ci-dessous felsa 692 date



-http://nakahiro.parfait.ne.jp/moji2/borel.html

Le premier mouvement auto à rotor central « moderne » est bien déposé par Rolex (1931) : « L’oyester perpetual chronometer ». Mais celui-ci contrairement au Bidynator ne peut remonter le ressort de barillet que dans un sens. Empêchant ce dernier de tourner en sens inverse et ainsi de décharger le ressort.



Horozima.com

Le rotor est, on pourrait dire, accolé au barillet et son fonctionnement est directement déterminer par ce dernier

-http://www.anthonygreen.com/autoinfo.htm

A ce titre, ce qui est innovant dans le felsa, serait (mais je parle sous le contrôle de notre chef) l’inverseur. Un démontage remontage d’un Felsa nous montre bien l'ensemble des pièces en question.

forumamontre

De plus ce dernier est un Felsa 695 "sub seconde" dixit la bible ranfft

Enfin, il est à signaler que le bidynator à été employé dans des montres à quantièmes (Vulcain, Record, MuDu, Gubelin…) à l‘aspect fort sympathique. Ci dessous un vulcain


forumamontre

Allez, pour finir, un magnifique F 25 rubis Gubelin, réglage col de signe, ajusté deux positions, date rapide (si, sur le coté eh eh) et décoration à tous les étages bon j'en rajoute un peu ...mais celle là elle me fait un peu . ....argh faut que j'arrête c'est de l'addiction.







crédit : rolexforums.com (si si je vous jure )

Un grand merci à "monsieur " Felsa

Je viens de vérifier sur les documents que j'ai en ma possession qui parle je cite des étapes principales de l'évolution de la montre-bracelet automatique et voila ce qui est dit sur le livre " Horamatic " que je possède :


1770 : Ancêtre de la montre à masse oscillante centrale sans butées et remontant dans les deux sens.
( A.L. Perrelet Le Locle )

1922 : Premières montres-bracelets automatiques de fabrication artisanale, inspirées des montres de poche dites " perpétuelles ".
( Léon Leroy Paris )

1924 : Premier brevet suisse pour une montre-bracelet automatique à masse oscillante centrale.
John Harwood Grande Bretagne

1926 : Fabrication en séries des montres-bracelets selon le brevet Harwood.
A.Schild S.A Granges; Fortis S.A Granges; Blancpain Villeret; Selza Selzach

1927 : Apparition des boîtes étanches pour montres-bracelets automatiques.

1930 : Montre " Rolls " à mouvements rectangulaire coulissant sur billes assumant la fonction de la masse oscillante.
( Brevet Hatot, Paris ). Blancpain Villeret

1931 : Lancement de la montre automatique étanche Rolex-Oyster, à masse oscillante centrale et sans butées, dite " Rotor ".
H. Wilsdorf Genève

1930/1940 : Nombreux brevets. La masse oscillante centrale s'impose; les butées sont toujours considérées comme nécessaires.

1942 : Rotor remontant dans les deux sens. ( non spécifié mais c'est bien le bidynator )
A. Michel S.A. Granges

1940/1950 : la masse à butées céde petit à petit le pas au rotor à course illimitée.

1951 : Application du roulement à billes à la masse oscillante.
Eterna Granges.

1952 : Première réalisation d'un remontage automatique indépendant du remontoir à main.
Büren Watch Büren

1954 : Réalisation du premier calibre à petit rotor décentré et noyé dans le mouvement ( ne supplantera cependant pas le grand rotor).
Büren Watch Büren

1955/65 : Développement spectaculaire des montres automatiques. Très nombreux brevets. La seconde au centre directe et le quantième se généralisent.

1967 : Réalisation d'un calibre où la masse oscillante actionne directement le rouage par un dispositif à différentiel, mettant en réserve dans le barillet le surplus d'énergie.
Zenith Le Locle

Dès 1969 : Application du remontage automatique au chronographe, puis à la montre réveil et à la montre à sonnerie
Plusieurs fabricants ( non spécifié mais on les connait ).
Adoption générale des fréquences plus élevées à l'organe régulateur.

1974 : Apparition des calibres à barillets à rotation rapide.

1977/78 : Réalisation d'un calibre très mince grâce à l'emploi de roulement à billes à tous mobiles.
Lassal Genève.Final

voila un sujet super passionnant et riche comme d'hab .


merci encore

super michel ce rappel historique. Ou l'on voit que les années 30 ont engagé dans la réalité ce que d'autres ont imaginé des années auparavant. J'avais déjà lu quelque part qu'AS et Fortis avait travaillé conjointement afin de materialiser les idée et le brevet d'Hawood (messieurs les anglais...); qui de mémoire n'aurait pas su tenir financièrement... déjà à l'époque...(bon je ne suis pas super super certain, faudrait que je retrouve l'info)

Quelle tranche d'histoire. Si j'ai le temps j'essayerai bien de placer quelque photos si je trouve , ... histoire d'agrémenter cette formidable histoire du développement de l'automatisme horloger.

Encore merci michel pour ce partage

à toi Philippe, car c'est grâce à ta montre et donc à toi que ce sujet m'a été inspiré.

Pour rêver encore !

Très très jolie cette Breitling ! J'adore ! et un beau Bidynator embarqué donc, rien que du bonheur

Ces quelques photos supplémentaires pour la couleur champagne c'est d'actualité!

Mouvement calibre Felsa 692 bidynator peut être plaqué or possible... 21 rubis bidynator breveté.

Dans un état cosmétique incroyable mais le plus plaisant c'est le son au mouvement du poignet et la chronométrie qui est impéccable.
:143:merci à ceux qui m'ont sensibiliser sur l'histoire de ces calibres vraiment incroyables.